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Eengeo - une chornique au naturel
6 mars 2015

Les Rafales de nos "amis"

Il en rêvait : le maréchal Abdel Fattah Al-Sissi, chef de l’Etat égyptien, pourra faire voler « ses » chasseurs Rafale tout neufs lors de l’inauguration de l’élargissement du Canal de Suez, en août prochain. Dassault, le constructeur de cette machine jusqu’ici invendable, pourra espérer développer à l’international cet avion qui a déjà fait ses preuves. Et l’Etat français économiser sur ses soutiens discutables au seul avionneur militaire du pays… Les modalités de fabrication et de livraison de ces premiers Rafale à l’export ont été arrêtées, le financement bouclé, l’accord rédigé et paraphé ces derniers jours par l’ensemble des parties concernées ; il ne manque plus que la signature solennelle du contrat, par les plus hautes autorités des deux pays, lundi au Caire. Evalué à 5,3 milliards d’euros, ce marché comprend la livraison de vingt-quatre chasseurs Rafale, de deux frégates Gowind et d’une frégate Fremm (construites par les chantiers navals DCNS), ainsi que d’un lot de missiles de défense anti-aérienne de courte et moyenne portée fournis par MBDA. Cette vente, une première, présente des caractéristiques un peu particulières : - le maréchal a conduit la manœuvre en personne, saisissant le président François Hollande en novembre dernier, discutant directement dans la foulée avec le ministre français de la défense Jean-Yves Le Drian, convoquant au Caire – il y a une quinzaine de jours – les industriels concernés (les patrons de Dassault, MBDA, DCNS). Ce n’est pas courant : d’ordinaire, des dizaines d’intermédiaires sont mobilisés, ainsi que les services juridiques, techniques, bancaires des Etats et des entreprises. - le contrat a été décroché en un temps-record, tout à fait inhabituel en la matière : le projet de vente à l’Inde – qui porte il est vrai sur cent vingt-six appareils, avec d’importants transferts de technologie – est en discussion… depuis six ans. Et le contrat avec le Brésil, présenté en 2009 par le président Sarkozy comme pratiquement acquis, a traîné jusqu’à ce que Brasilia avoue, en 2013, préférer acheter le Gripen suédois. - le financement est assez acrobatique, ce qui n’est pas rare dans ce genre de marché, mais prend généralement plus de temps à être mis en œuvre : pour autant qu’on le sache, l’Etat français accepte de garantir, par le biais de la Coface, la moitié des 5,3 milliards de l’opération ; parallèlement, l’Egypte doit négocier un prêt bancaire, auprès d’un groupement d’organismes de crédit (parmi lesquels le Crédit agricole, BNP Paribas, la Société générale) ; et l’Arabie saoudite comme les Emirats arabes unis semblent également avoir été mis à contribution. - le processus de livraison de ces armements n’est pas banal non plus : la fabrication en série n’est prévue qu’à partir de 2018, mais, pour satisfaire le maréchal, trois appareils en fabrication à Merignac, primitivement destinés à l’armée de l’air française – seule cliente du Rafale depuis son entrée en service, à raison d’une dizaine de machines par an, ce qui maintient tout juste le fonctionnement de la chaîne de montage – vont être réservés au client égyptien ; de même, une frégate Fremm de dernière génération sera distraite du contingent prévu pour la marine nationale française, et pourra donc parader en août à Port-Saïd. Source: Avion de Chasse.

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