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Eengeo - une chornique au naturel
15 avril 2015

Une expérience démente : le saut en chute libre

La semaine dernière, par une journée superbe, dans un aéroclub sans prétention. Je dois l'avouer, j'ai un peu la pétoche : je suis ici pour effectuer mon tout premier saut en chute libre. Je repère mon instructeur, Benjamin, et me présente à lui. L'atmosphère est immédiatement très décontractée. C'est la même sorte d'ambiance que j'ai pu sentir en pratiquant un peu de snowboard en compagnie de professionnels il y a quelques années. Vous voyez peut-être le genre : dreadlocks, sourires, zéro stress alors qu'on s'apprête à faire un truc contre-nature (je ne vois rien de plus contre-nature que de sauter dans le vide à plusieurs kilomètres d'altitude et de compter sur un morceau de tissu pour s'en sortir vivant). Benjamin me dit ce qu'il faut faire en altitude, les positions à prendre, puis nous passons nos harnais. Ainsi équipés, nous rallions l'appareil, un minuscule Pilatus qui nous attend en bordure de terrain. Je me hisse tant bien que mal à bord de celui-ci, gêné par mon harnais. Je découvre l'intérieur. Côté équipement, ils ont dû manquer de budget : il faut s'installer à même le plancher. J'ai l'impression de vivre une expérience extra-corporelle : je n'arrive pas à croire à ce que je m'apprête à faire et me regarde depuis l'extérieur. Tous les bruits résonnent étrangement autour de moi. Quelques minutes plus tard, nous sommes partis. Le vol, en soi, est déjà une expérience. Je prends l'avion assez régulièrement, mais je vous promets qu'un vol à bord d'un appareil aussi minuscule est très différent. La porte latérale se résume en fait à un rideau en plastique qui laisse le vent mordant pénétrer à l'intérieur. Roots jusqu'au bout des ongles, les paras. Après 20 minutes de vol, nous rejoignons finalement 4000 mètres. Je suis tellement frigorifié que je suis enchanté de passer enfin à l'action. Le froid a presque chassé la peur. Pas pour longtemps. Benjamin joint mon harnais au sien, puis me donne une protection à mettre par dessus mes lunettes de vue. Puis la terreur m'envahit lorsque nous gagnons l'ouverture et que je suis soudain face au vide. Tout ça est vraiment contre-nature, me dis-je une nouvelle fois avant de lâcher les bords de l'ouverture. Heureusement que je n'ai pas réfléchi une seconde de plus : je n'aurais pas pu me lancer, autrement. Durant quelques secondes, nous partons en vrille et j'ai un peu de mal à distinguer ce qui se trouve en haut et en bas. Même pas le temps de hurler tellement je suis paniqué. Mais, pour finir, on se stabilise et je peux enfin admirer la vue imprenable sur la terre. Ca n'a décidément rien à voir avec le fait de regarder le paysage depuis le hublot d'un avion. Pas de vitre, pas d'obstacle, pas d'intermédiaire, ici. On chute à une vitesse sensationnelle et j'ai le visage distendu par la vitesse. Le parachute s'ouvre subitement. Et voilà que commence la seconde partie du spectacle. Le silence qui prédomine là-haut est magistral, et le paysage d'une délicatesse bouleversante. J'ai l'impression de ne faire qu'un avec le monde. Six petites minutes plus tard, on rejoint cependant le sol et l'aérodrome. Je déconseille formellement, absolument et définitivement une telle expérience à ceux qui peuvent paniquer : je crois n'avoir jamais ressenti une terreur aussi intense qu'au moment où je me suis retrouvé face au vide, les mains agrippées aux bords de l'ouverture. Si la peur passe dès qu'on a sauté (on n'a plus de contrôle sur rien, de toute façon), le moment qui précède le saut est particulièrement éprouvant ! Si l’expérience vous tente, je vous laisse le lien vers l’organisateur de ce saut en parachute – suivez le lien pour plus d’infos.

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