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Eengeo - une chornique au naturel
12 avril 2019

Les jusqu’au boutistes

Ce lundi matin, les « gilets jaunes » ont bloqué de nombreux points d’entrées de l'agglomération bordelaise, provoquant d’importants bouchons. - Ils expliquent qu’ils se mobilisent non seulement pour protester contre la baisse de leur pouvoir d’achat mais aussi d’importantes injustices sociales. - Ils envisagent d’élargir leurs actions à d’autres endroits stratégiques du territoire et comptent sur un système de relais pour faire perdurer la mobilisation. Bravant le froid, ils sont quelques dizaines de « gilets jaunes » ce lundi matin à bloquer une des voies du pont François Mitterrand à Bordeaux, dans le prolongement du mouvement du 17 novembre. Ils étaient jusqu’à 80 dimanche soir et lundi matin, leur barrage a provoqué 13 kilomètres de bouchons, jusqu’à Mérignac. Quelques bouteilles de jus de fruits et des parts de tartes installées sur le bord d’une glissière font office de petit-déjeuner improvisé pour les manifestants, souvent salués à coups de klaxons par des routiers et des automobilistes sympathisants du mouvement. « On a accepté de lever le blocage sur une voie ce matin, à la demande des policiers, pour laisser passer les véhicules d’urgence, explique un « gilet jaune » de 21 ans qui préfère rester anonyme. On veut se mobiliser dans le respect des personnes ». #19novembre Les forces de l'ordre sont intervenues sur le #PontAquitaine. Les agents de la DIRA ont commencé les opérations de nettoyage de la chaussée dans le sens Paris-Bordeaux suite aux nombreux dégâts causés. Evacuation du pont d’Aquitaine La tension a été plus forte à d'autres endroits comme sur le pont d’Aquitaine. Les forces de l’ordre y ont évacué les manifestants ce lundi matin et annoncent des dégradations matérielles. Au péage de Virsac sur l’A10 sur lequel plusieurs milliers de « gilets jaunes » se sont rassemblés samedi, le blocage a aussi été levé par les policiers et la préfecture annonce que des travaux vont devoir être réalisés entre les échangeurs 38 et 39 a, avant une réouverture. « Malheureusement, on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, commente un manifestant de 21 ans, commerçant et ancien militaire. Il faut aussi rappeler qu’il y a eu des coups de flashball des agents. Je suis contre les dégradations matérielles, bien sûr, et on veut continuer sans faire de dégâts. » Des injustices sociales Sur le point de blocage situé peu avant le pont François Mitterrand, l’ambiance est calme et détendue. Célia, 21 ans, et Clémence, 26 ans, ne sont pas des habituées des manifestations et sont rassérénées par l’ampleur de la mobilisation engagée samedi. « Je ne pensais pas que ce serait suivi à ce point, cela donne du courage », estime Clémence, maman de deux enfants qui vit avec 900 euros par mois. La hausse du prix du carburant n’est qu’un déclencheur du mouvement qui traduit un ras-le-bol plus général. « On est écrasés par les taxes, et après le 5 du mois, on survit plus qu’autre chose », raconte-t-elle. « Moi je suis en logement social et ma taxe d’habitation est de 500 euros contre 380 l’an dernier », ajoute Célia. « Ils augmentent tout alors, ce n’est pas parce que la taxe d’habitation va baisser de 20 euros que cela va changer grand-chose, déplore Clémence. Ils veulent même augmenter la cantine scolaire. » Ces citoyens décrivent une dégradation générale de leur niveau de vie. « Avant l’euro, avec 10.000 francs on vivait bien. Maintenant, avec 1.500 euros, on crève la dalle », se souvient David, fonctionnaire de 45 ans. Beaucoup sont préoccupés par la réforme des retraites. « J’ai envie d’avoir une retraite, lance le jeune « gilet jaune » de 21 ans, et l’âge de départ ne fait que reculer ». Ils partagent le sentiment d’injustices sociales criantes. « On demande un emploi, du personnel dans les hôpitaux, les maisons de retraite, que les politiques révisent les salaires des plus riches et les leurs », lance Florence, 45 ans, au RSA. L'argument écologique invoqué par le gouvernement ne leur paraît pas audible. « L’argument de l’augmentation des matières première, il a bon dos, s’agace David. Pour moins utiliser sa voiture, il faudrait trouver du travail près de son domicile. Il y a des personnes qui font 100 bornes par jour pour toucher le SMIC ». Pour que la mobilisation continue, alors qu’ils sont conscients que le gouvernement mise sur un épuisement progressif du mouvement, ils comptent sur une organisation en relais des « gilets jaunes », sur des points stratégiques du territoire. Au-delà des axes de circulation, ils réfléchissent à bloquer des centres économiques. « On va continuer jusqu’à avoir gain de cause », promet Clémence.

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