Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Eengeo - une chornique au naturel
6 novembre 2015

Quelle Europe sans la Grèce ?

Et maintenant quelle Europe après le référendum grec ? Les Grecs ont refusé à 61,31% la proposition de ses créanciers, se risquant à la faillite et à une sortie de la zone euro. Quelles sont les marges de manœuvre de l'Europe maintenant ? Quels enseignements peut-on tirer du résultat du référendum grec ? Et dans quelles situations les principales partie-prenantes du dossier se trouvent-elles ? Le référendum grec permet de lever doutes sur la volonté de l’opinion publique ; celle-ci s’avère hostile à l’austérité telle qu’elle est appliquée depuis plusieurs années, pour les trois cinquièmes des suffrages exprimés. Ce n’est pas tant l’effondrement économique sévère que l’impossibilité s’entrouvrir la sortie du tunnel qui a permis la victoire du non. De fait, le résultat grec peut être commenté à trois niveaux : celui des manifestations immédiates dans la rue, qui sont des manifestations de joie pour ceux qui sortent ; celui des opinions médiatiques, qui dans leur majorité, en France ou dans d’autres pays européens, restent favorables à l’intégration européenne ; enfin, celui des gouvernants, qui doivent tenir compte des médias et des opinions publiques, ainsi que de la compréhension de leurs propres intérêts. La suite des événements est malheureusement incertaine, plusieurs scénarios semblant possibles à l’heure actuelle. Le scénario de la rupture des relations avec l’UE ou l’eurozone n’est toutefois pas le plus probable, de même que celui d’un renforcement de l’intégration européenne. C’est entre ces deux situations extrêmes que les négociateurs vont devoir contenter des demandes contradictoires, en faisant en sorte que chacun puisse garder la face. Comment le référendum grec a été accueilli en Europe ? Si des manifestants ont pu exprimer leur joie dans les rues européennes, notamment à Paris, force est de constater qu’il existe une très grande hétérogénéité des appréciations de la situation en Europe. Dans ce contexte, la France a une attitude plutôt compassionnelle vis-à-vis de la Grèce, un allié traditionnel. L’exaspération de l’opinion publique grecque est entendue, même si on ne manque pas de pointer les responsabilités grecques dans la situation actuelle. Cependant, en raison de ses finances publiques peu vertueuses ainsi que de la faiblesse des sociaux-démocrates parmi les gouvernants en Europe, la France n’a pas de capacité d’entrainement sur ce dossier, faute d’une quelconque exemplarité en la matière. Et le seul renfort de Podemos ne suffira pas à affirmer les positions françaises en Europe, notamment vis-à-vis de l’Allemagne, dont les positions sur le dossier sont connues… Dans le même temps, certains pays du nord de l’Europe ou d’Europe centrale se montrent beaucoup plus réservés. En effet, rééchelonner la dette serait pour eux offrir une chance à un mauvais élève, alors qu’eux-mêmes ont dû procéder à des réformes souvent douloureuses ; à la cigale grecque, les fourmis veulent opposer une fin de non-recevoir. En outre, un certain nombre de centre-européens voient dans le gouvernement Tsipras les porteurs d’une « utopie sociale » qu’il assimile à la période communiste, qui inspire un profond rejet dans toute une partie de la population. Parmi les pays du Nord, la Finlande, en autres, fait également partie des pays très remontés contre toute concession potentielle offerte à la Grèce.

Publicité
Publicité
Commentaires
Eengeo - une chornique au naturel
Publicité
Archives
Publicité